Avoir 30 ans - Ou comment gagner (enfin) confiance en soi
Négocie avec la confiance d’un homme blanc hétéro, accepte d’être un imposteur, et retrouve ta liberté d'enfant. C’est comme ça qu’on avance. Les plus brillants n’ont jamais eu peur d’avoir l’air bête
Voici le troisième et avant dernier volet de cette série “lettre d’amour à ma trentaine”! Dans le précèdent article, on parlait de s’entourer des bonnes personnes. On abordait notamment le fait de s’assumer pleinement parce que tout le monde regarde son nombril, pas le nôtre et c’est un peu le sujet de ce nouveau volet ; Avoir confiance en soi et oser.
Dépasser le syndrome de l’imposteur
Quelque chose que j’ai remarqué en grandissant, c’est que j’ai de plus en plus confiance en moi. Plus on traverse d’épreuves, mais aussi plus on évolue dans son job, dans ses relations, plus on prend conscience de tout ce qu’on est capable d’accomplir par soi-même.
À 20 ans, je n’aurais jamais imaginé tout ce que j’allais vivre dans ma vingtaine. Les opportunités pro, les ruptures, les voyages, les remises en question. Et surtout, je n’aurais jamais cru être capable de gérer tout ça… et d’en faire quelque chose de cool! Mais alors pourquoi ce fameux syndrome de l’imposteur est toujours là, en fond, pour nous dire qu'on ne mérite pas ce qu'on a, qu'on n’est pas assez équipés pour un job ou autre?
J’ai l’impression que c’est en grande partie lié à notre vision (faussée) de ce que devrait être un adulte. On a grandi en regardant nos parents, mariés, parents, propriétaires à 30 ans. Nous, à 30 ans… on partage des calendriers Google, on planifie des retraites de yoga, et le plus gros engagement qu’on envisage, c’est d’adopter un chien avant de partir en tour du monde. Alors quand on se retrouve à gérer une équipe, un budget, un projet d’envergure… on se dit : “Mais je suis pas la bonne personne pour ça, je suis pas une VRAIE adulte!”
Sauf que ce qu’on découvre en avançant, c’est que plus tu montes dans la hiérarchie, moins les gens savent ce qu’ils font. Vraiment! Le travail devient moins opérationnel, plus stratégique, plus flou et au final, on est tous des imposteurs! Et si on arrive quand même à faire tourner la machine (kind of), alors autant être un imposteur… mais confiant!
Avoir confiance, ça passe aussi par savoir ce qu’on vaut et oser le demander. Un truc que j’ai toujours en tête quand je négocie, c’est de le faire avec la confiance d’un homme, blanc, hétéro. Ok c’est super cliché mais je pense que tout le monde voit quand même de quoi je parle (Rappelons que 50% des hommes pensent être capables de faire atterrir seul un avion de ligne en cas d’urgence, c’est une vraie étude!! La moitié des hommes!) Bref, à force de me le répéter avant mes entretiens, mes rdv clients, ça a fini par rentrer. Quand j’hésite à demander quelque chose, je me pose une seule question : Qu’est-ce qu’un homme blanc hétéro ferait à ma place ? Et là, bizarrement… j’hésite beaucoup moins.
Confiance + curiosité = combo gagnant
Avoir confiance en soi, c’est bien. Mais rester humble, ça l’est encore plus. Et les deux ne sont pas incompatibles du tout, l’important c’est l’équilibre. Comme le dit Taylor (Swift) :
“Never be so clever you forget to be kind, never be so kind you forget to be clever” !
“Ne sois jamais si brillante que tu en oublies la gentillesse, ni si gentille que tu en oublies d’être brillante.”
Il y a une chose toute simple que j’ai apprise en préparant un salon pro mais qui, en fait, s’applique à plein d’aspects de la vie : Si tu veux paraître intéressante… rends l’autre intéressant.
On a souvent tendance à vouloir “prouver” qu’on est brillante, compétente, cultivée, en débitant 1000 infos sur soi. Mais en réalité, ce qui marque vraiment les gens, ce n’est pas ce que tu dis sur toi, c’est ce que tu leur fais ressentir. Tous les êtres humains aiment parler d’eux, se sentir écoutés. Alors pour être perçue comme sympa, mémorable (et même charismatique), il suffit parfois de laisser de la place à l’autre, de poser des questions sincères.
En vrai, personne ne te demande d’être parfaite. Ni brillante. On te demande d’être présente, curieuse, et sincère. Une autre phrase que j’adore dit exactement ça :
“The smartest people in the room have no trouble being the dumbest.”
“Les personnes les plus intelligentes dans une pièce n’ont aucun mal à passer pour les moins savantes.'“
Ose poser des questions. Ose dire “je ne sais pas”. Ça montre ta vulnérabilité, ton ouverture, ton envie d’apprendre. Et c’est souvent là que la magie opère : tu t’instruis, tu crées du lien, tu valorises l’autre… Bref, encore un win/win.
Oser faire ce qui nous fait vraiment plaisir
J’ai longuement hésité à publier des articles, à mettre mon profil en public sur Instagram etc., j’essaie de ne pas trop me soucier du regard des autres mais ça reste une barrière importante (faites ce que je dis pas ce que je fais). J’ai lu une phrase qui m’a aidé à sauter le pas :
“Better to be cringe in someone else mind than caged on your own.”
“Mieux vaut être ridicule dans la tête des autres qu’enfermée dans la sienne.”
Ma perspective a alors changée, je ne le fais pas pour faire plaisir ou plaire aux autres, je le fais parce que ça me plaît. Parce que ça fait ressortir ma créativité, cette partie de moi que j’adorai enfant et qui s’est enfouie au fil du temps derrière la vie d’adulte, les responsabilités, les to-do list. Je m’en fou d’être ridicule aux yeux de quelqu’un d’autre tant que ça me permet de me sentir bien et de faire quelque chose qui me fait vraiment kiffer!
J’ai l’impression qu’en devenant “adulte” on oublie très trop facilement que le but d’être ici, sur ce gros cailloux, c’est de kiffer, de vivre. On a des problèmes en tête, un agenda déjà bien rempli et on ne se rend pas compte qu’on ne fait des trucs qui nous font vraiment du bien que 10% du temps (c’est pas beaucoup quand même!).
Un moyen simple de se faire plaisir est de revenir aux activités qui nous faisaient du bien enfant. À cette période où on vivait guidés par le plaisir, l’envie, la curiosité. Où le regard des autres n’existait pas encore ou si peu. J’étais une enfant très créative : danse, peinture, jeux, déguisements, rythmaient mon quotidien. Je me suis rendue compte que je ne pouvais pas faire ressortir cette partie de moi au travail et que ça me manquait cruellement. Alors j’ai repris la danse, fait de la peinture et même de la balançoire (activité ultra sous-cotée, soit dit en passant).
Pour moi, c’est la créativité. Pour d’autres, ce sera le dessin, le foot, la cuisine, les cabanes dans les bois. Peu importe. L’idée, c’est de retrouver ce qui nous rend vivant et d’oser le faire, sans se demander si c’est raisonnable. Parce qu’en vrai, ce n’est pas si compliqué. C’est une question de tri. De priorités. Et d’un peu de courage aussi : celui de redevenir cet enfant de huit ans qui s’en fichait royalement du jugement.
Et encore une fois, faire des choses qui nous font du bien, c’est un win/win, ça attire les bonnes personnes prêtes à faire de la balançoire avec nous en plein après-midi!
Finalement, avoir confiance en soi, ce n’est pas être sûr de tout, tout le temps. C’est accepter d’avancer avec ce qu’on est, ce qu’on aime, et ce qui nous fait vibrer – même si ça semble un peu bancal, ridicule ou qu’on a l’impression d’être un imposteur.
Il ne reste déjà plus qu’un volet à cette série sur les apprentissages de la trentaine. On va y parler de combats à laisser tomber, de perfectionnisme à doser, et de légèreté mais, je ne vous spoil pas tout!!
See you soon!